LE TOIT DE LA FOURNIAR

Cela va de soi, le toit de la « fourniar », va être réalisé en ardoises du pays, tout comme le toit du four. A ceci près qu’il s’agit là d’un toit droit, donc vraisemblablement plus facile à réaliser…

La première opération consiste à poser la volige, sur laquelle seront fixées les ardoises. La provenance du bois nécessaire pour cette étape est la même que celle du toit du four : les peupliers de Mamie Léonie. Le toit étant droit, plus besoin de cintrer la volige, l’épaisseur peut passer de 1 à 2 cm. Ayant pris soin de faire débiter cette volige à l’automne et de la stocker à l’abri pendant l’hiver, je peux donc rapidement commencer.

Cette opération requiert beaucoup de manutention. Tout seul, pas facile ! Une nouvelle fois, je fais donc appel à Maurice. Il répond toujours présent à mes sollicitations, mais je soupçonne néanmoins qu’il préférait venir m’aider avant que je n’aie le permis de construire : il aimait bien ce petit côté hors-la-loi !!!

Grosse journée pour la mise en place de cette volige, mais vers 20 heures nous posons la dernière planche, satisfaits de notre travail. Etant resté à genoux, ou dans des positions pas très confortables, sur le toit toute la journée, il me faudra bien 3 ou 4 jours pour éliminer les douleurs qui se font sentir dans les jambes dès le lendemain !

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Je peux maintenant enlever tous les madriers qui me servaient d’échafaudage, et découvrir la façade du four avec la charpente de la « fourniar ».

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C’est là que commence la deuxième opération (et non la moindre !) : la pose des ardoises. Tout commence par le doublis. Le doublis est la première rangée d’ardoises que l’on place sur la bordure du toit, afin de relever les autres rangs. Lorsque que j’ai couvert le four, j’ai bien posé un doublis, mais avec les ardoises dans le même sens que les autres, alors qu’il faut les tourner « dessus-dessous » pour éviter les remontées d’eau vers le mur, ce que j’ignorais ! Francis m’ayant confirmé cette astuce, j’écoute le Maître et cette fois-ci, je travaille selon les règles de l’art…

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Lorsque j’ai posé trois rangs, je réfléchis à l’intégration de la gouttière nantaise sur mon toit. J’ai découvert ce type de gouttière lors d’un séjour chez Franck. Lui, Sandrine et Alicia habitent en effet à Port-Brillet, petite localité située à côté de Laval dans la Mayenne (et non dans le « 53 » !!!). Cette gouttière, appelée nantaise, havraise ou encore de Laval, est très utilisée dans cette région. Pour moi, l’avantage qu’elle présente, c’est de se mettre sur le toit et non pas en bout du toit, comme la gouttière lyonnaise que l’on trouve ordinairement en Corrèze. Mon toit étant en effet assez bas, la gouttière l’aurait abaissé un peu plus. C’est donc tout naturellement, que, même à 500 km de mon chantier, j’avais déjà opté pour ce type de gouttière lors de ce séjour !

Pour ce qui est de l’approvisionnement, je ne rencontre pas de problème : ce produit est en vente dans certains magasins de la région et est utilisé dans la restauration de toitures anciennes. Non, c’est plutôt du côté de la pose que se situent mes problèmes ! Malgré de longs moments de réflexion, je ne trouve pas de solution m’apportant une bonne étanchéité au niveau de la jonction ardoises/gouttière. En effet, les rangs d’ardoises sont parallèles au bord du toit, alors qu’il faut une pente à la gouttière pour l’écoulement de l’eau. D’après les caractéristiques techniques, il faut une pente de un centimètre par mètre. Mon toit faisant 6,5 m, il me faut donc prévoir une pente de 6,5 cm.

Sous la gouttière, la rangée (constituée d’ardoises faisant 30 cm de long) doit avoir un pureau de 10 cm. Je me permets de rappeler ici que le pureau est la longueur de la partie de l’ardoise qui est découverte et qui reçoit la pluie, longueur égale au tiers de la longueur totale de l’ardoise (dans mon cas: 30/3=10 cm).

La largeur de la gouttière est de 26 cm. Pour mettre en place cette gouttière, j’utilise des crochets de 26 cm de long (largeur de la gouttière), qui sont fixés sur la volige, au-dessus de la dernière rangée d’ardoises. Pour fixer ces crochets, il faut au moins 6 cm entre le haut des crochets (ou de la gouttière) et le haut des ardoises. Pour cela, je pars du bas de l’ardoise, je monte de 30 cm (longueur de l’ardoise) et j’ajoute donc 6 cm pour positionner le haut de la gouttière. Entre le bas de la gouttière et le bas de l’ardoise, il me reste bien les 10 cm requis (30+6-26).

Ce calcul est valable au point bas de la pente. Pour le point haut de la gouttière, je dois ajouter 6,5 cm, ce qui me fait un pureau de… 16,5 cm ! Avec un tel pureau, il me faudrait des ardoises de (16,5×3) = 49,5 cm… ce que je n’ai pas !

J’ai beau chercher une solution, je n’en trouve aucune qui soit satisfaisante et (surtout !) fiable quant à l’étanchéité de mon toit ! Mais convaincu du bien fondé du principe d’Einstein qui consiste à considérer qu’« un problème sans solution est un problème mal posé », je reste persuadé qu’une bonne solution existe… sinon ce type de gouttière ne serait tout simplement pas utilisé ! A moins que les Bretons soient plus malins que les Limousins, ce que je ne crois pas. Il doit bien exister dans mon entourage un ou deux Corréziens capables de résoudre mon problème ! Je décide donc de faire appel à Francis et à son copain Marcel, auxquels j’expose mes interrogations. Comme j’ai fait appel à des « pros », la réponse est instantanée… Et la solution qu’ils me proposent est encore une fois tellement évidente qu’à ma place Mado aurait pu dire :

Quand on voit les c——-, on dit que c’est un mâle !

Ils me suggèrent tout simplement d’insérer une feuille de zinc entre les ardoises et la gouttière…

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Je suis donc ce précieux conseil et, après avoir mis en place cette feuille de zinc, je fixe les crochets qui immobiliseront la gouttière. Mais je ne peux m’empêcher de contacter à nouveau Francis… pour lui demander d’autres conseils, tellement je suis peu sûr de moi dans cette tâche. Cette fois-ci, il « craque » et me dit :

Demain matin, je suis chez toi à 8 heures et nous verrons sur place.

Comme prévu, à l’heure dite, et après l’inévitable café, nous oeuvrons pour l’entente interrégionale en nous lançant dans ce nouveau défi : installer des gouttières nantaises sur un toit corrézien ! La découpe et la mise en place de la première gouttière se font de façon un peu empirique, mais nous avons eu soin de commencer par le coté le plus haut, donc le plus éloigné des yeux ! Pour la soudure, c’est Francis qui opère. A midi, la première gouttière est, tant bien que mal, enfin en place. Odile, la femme de Francis, nous rejoint pour prendre place autour de la table et partager avec nous le déjeuner préparé par Françoise. Repas tout simple, composé d’un rôti de porc « maison », congelé cet hiver, accompagné de légumes du jardin. Les quatre grands-parents de Samuel étant réunis, ils ne manquent pas d’évoquer leur petit-fils commun, de façon très objective, cela va de soi (!!!)…

L’après-midi, nous mettons en place la seconde gouttière ; le geste est désormais plus assuré, le résultat plus satisfaisant donc.

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Je suis très content de notre travail, car la veille encore, j’avais quelques zones d’ombre dubitative quant à la méthode à employer. Alors, encore une fois : merci Francis ! D’autre part, Odile m’a judicieusement fait remarquer qu’une gouttière classique en bout du toit n’aurait pas été en harmonie avec le toit rond du four qui, lui, n’en possède pas. Elle me conforte ainsi dans mon choix, choix que j’étais presque arrivé à regretter, vu la complexité du travail pour le non-initié que je suis. Mais l’union faisant décidément la force, j’ai bien fait de m’obstiner et d’aller chercher les compétences là où elles sont…

Après un tel effort « intellectuo-manuel », il faut bien se détendre un peu ! Pour cela, les bâtisseurs décident d’organiser une petite fête autour du four avec les voisins. Au plan national, une telle manifestation est organisée tous les ans au début du mois de juin. Mais comme je ne fais rien comme tout le monde, chez nous, ce sera mi-août ! Et la première étape est donc d’en fixer la date précise. Ce choix se fait en fonction de la disponibilité de Delphine, Juliette et Franck. Le jour étant choisi, il ne reste plus qu’à lancer les invitations…

Même si la majorité de mes voisins se montrent intéressés par l’avancement de mes travaux, ils sont néanmoins un peu surpris de cette invitation, mais au final répondent vite positivement. Et les réponses sont, pour beaucoup, accompagnées de propositions d’aide : le plus souvent, préparer un gâteau à faire cuire dans le four au moment des festivités.

Le jour dit et à l’heure prévue, mon four est chaud lorsqu’arrivent les invités. Je commence traditionnellement (après un an de fonctionnement, je peux désormais utiliser cet adverbe auquel je tiens particulièrement) par la cuisson des pizzas et des flammekueches.

Après ces premières cuissons, je sors les braises du four et les mets, comme je le fais à chaque chauffe, dans une brouette. Et tout comme l’an passé, à la même date, Franck récupère le tout, s’en va un peu loin avec son chargement incandescent et pose deux serre-joints de maçon en travers sur la brouette. Et tout comme l’an passé, avec l’aide de Robert, il nous fait cuire quelques succulentes chipolatas, provenant bien sûr du cochon que nous avons tué l’hiver dernier. De l’avis général, le résultat est une merveille !

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Le menu est simple et sans prétention : il s’agit d’un apéritif accompagné de tartines de pain avec rillettes, pizzas et flammekueches, chipolatas et gâteaux (nombreux et) variés. Comme quoi la simplicité peut faire l’unanimité : tout le monde se régale et certaines diront même : « Il y a longtemps que je n’avais pas autant mangé et aussi bien ! ».

Au cours de cette soirée, et même si nous sommes en plein été, je suis heureux de retrouver l’ambiance qui régnait jadis lors des veillées d’hiver, moments pendant lesquels les gens assis autour de la table oubliaient leurs différences et où chacun se montrait agréable avec son voisin.

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            Pour alimenter cet état d’esprit, les virtuoses locaux n’hésitent pas un instant à mettre la main à la pâte (ou à la « note » devrais-je dire). C’est ainsi que Geneviève et Bernard nous confirment, pour notre plus grand plaisir, leurs talents de chanteurs.

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La vielle était tout justement l’ingrédient qui convenait pour cette soirée. C’est en effet un vieil instrument, né au VIIIème siècle et qui, neuf siècles durant, sera l’apanage du peuple et notamment des mendiants aveugles. Puis pendant un siècle, il change de niveau social en tombant dans les mains des plus célèbres luthiers qui en font un instrument richement orné auquel s’intéresseront de nombreux compositeurs, notamment des violonistes comme Vivaldi ou même Mozart. Pourquoi les violonistes ? Parce que la vielle n’est autre qu’un violon dont l’archet est remplacé par une roue et dont les cordes sont pincées par des touches. Mais lorsqu’arrive la Révolution Française à la fin du XVIIIème siècle, la vielle, même si elle tombe certes un peu en désuétude, retourne à ses sources et redevient l’instrument populaire qu’elle était à ses débuts, cent ans plus tôt.

Assaisonnée de bonnes conditions climatiques, cette soirée se termine tard dans la nuit. Encore une fois, je peux vérifier ma théorie qui dit que « pour passer un agréable moment autour d’une table, le plus important n’est pas ce qu’il y a sur la table, mais ce qu’il y a autour de la table »… Je pense que les voisins se souviendront d’ailleurs davantage de l’agréable soirée partagée que du four en lui-même. Espérons que ce dernier ne soit pas trop rancunier et continue à nous régaler ! Car au-delà de sa mission alimentaire, il faut bien qu’il comprenne que son rôle principal reste quand même de réunir des gens pour leur faire passer de bons moments et leur fabriquer d’heureux et fameux souvenirs…

Après le départ des derniers voisins, et avant d’aller se coucher, le comité d’organisation prend le temps de déguster une excellente soupe à l’oignon, qui a judicieusement été préparée à l’avance. La nuit étant tombée depuis bien longtemps, et avec elle la fraîcheur, nous nous installons dans la « fourniar ». Nous donnons ainsi à ce lieu une nouvelle fonction qui n’est pas celle initialement prévue par mes ancêtres et leurs contemporains !

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            L’année dernière, la famille et les amis étaient là pour l’inauguration du four. Cette année, les voisins étaient là pour voir l’avancement des travaux. Et l’année prochaine ? Je ne me fais aucun souci : il y aura bien quelqu’un dans mon entourage proche qui aura une autre idée et trouvera un nouveau prétexte à une réunion de ce type !

En attendant, il faudrait que je me remette au travail, si je veux que ma « fourniar » soit hors eau avant l’hiver ! Les gouttières sont en place mais si je ne couvre pas le toit rapidement, ça n’aura servi à rien de tant réfléchir !

Je continue donc la pose des ardoises. Sur un toit droit comme celui que je suis en train de réaliser, la pose des ardoises est bien entendu plus simple que sur un toit rond. Malgré cela, il faut néanmoins être plus strict sur la planéité des ardoises : en effet, le moindre défaut se remarque ici davantage que sur un toit rond.

J’attaque donc un premier pan du toit. A la vitesse de 2 m2/jour, la productivité n’est pas forcément optimale, mais qu’importe, j’ai le temps ! Hormis quelques douleurs qui se sont rapidement éveillées dans mes vieilles articulations (geste répétitif de la taille, nombreuses montées (et descentes !) à l’échelle…), je ne rencontre pas de difficultés particulières au cours de ce travail. Je m’offre même le luxe de me reposer quelques jours avant d’entreprendre le second pan ! Maintenant que le toit est couvert, je peux constater que sur le premier pan, je n’ai pas assez contrôlé mes ardoises et l’on peut y remarquer des défauts qui existent moins sur le second.

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Les ardoises posées, je mets en place le faîtage en zinc et termine tous les joints d’étanchéité, en particulier autour de la cheminée. Je l’avoue : je triche un peu et utilise un de ces nombreux produits à base de silicone que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce.

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            Ma construction se trouvant sous un grand chêne, je mets en place, en prévision des automnes, des pare-feuilles dans les gouttières. Ces pare-feuilles sont des grilles en aluminium qui se fixent sur le bord roulé de la gouttière à l’aide de clips.

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Cette absence provisoire de girouette, n’empêche pas ma « fourniar » d’être à l’abri avant l’hiver, ce qui était mon objectif en ce début d’automne. Il était temps car, le dernier après-midi que j’ai passé sur le toit, j’ai eu la chance de pouvoir ADMIRER de nombreux vols de grues cendrées en partance pour des régions plus chaudes… De mémoire de paysan, ces vols bruyants sont LE signe annonciateur de l’hiver, « signe aussi fiable que la météo de la télévision ou d’internet » aurait pu dire mon grand-père… J’exagère, il n’aurait pas pu le dire car il n’a bien entendu connu ni la télé, ni internet. Ce qui ne l’empêchait pas de vivre heureux avec ma grand-mère, dans sa petite ferme, entourés de leurs quelques animaux, sans téléphone, télé, radio, ni même journaux. L’animation, c’était moi qui l’apportait en venant passer la journée avec eux le jeudi…

Et voilà qu’un demi-siècle plus tard, un dimanche cette fois, mon petit-fils Samuel est avec moi. Tôt le matin et du haut de ces presque trois ans, il commence par aider sa mamie à la confection de la « flognarde », pendant que je m’active à la mise en chauffe du four et à la préparation du pain.

Puis, lorsqu’arrive l’heure d’enfourner, c’est lui qui assure, avec son tracteur et sa remorque, le transport des pâtons vers le four. Qui est le plus heureux, le jeune conducteur de tracteur ou le papy qui prend la photo ?

 

 

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Après ce petit cours de français (si mes anciens professeurs me voyaient, ils en riraient bien !), je reprends la truelle et la taloche pour continuer les joints du mur du cul du four, ce qui est une activité beaucoup plus naturelle pour moi ! Une journée plus tard, cette tâche est terminée.

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